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2009.01.25 - Bordeaux 2005

Avec le millésime 2005, la région de Bordeaux nous offrait le troisième "millésime du siècle" en six ans, après 2003 et 2000.

Si aucun doute ne plane sur les 2000, je demeure encore un peu perplexe sur 2003, qui a connu son lot de très grandes réussites mais qui demeure, à mon avis, encore un peu trop hétérogène et atypique pour être considéré comme un très grand millésime. Pour ce qui est des 2005, je dois avouer qu'en termes de qualité et de longévité potentielle les vins semblent posséder tout ce qu'il faut pour faire de ce millésime un grand classique. S'il fallait comparer 2005 à d'autres grandes réussites des deux dernières décennies, je retiendrai 1996 comme année de comparaison. En effet, la structure des 2005 possède une rigidité et une droiture qui me rappelle certains '96, mais avec un peu plus d'extraction dans la matière et de chaleur dans le fruit.

Cette dégustation en deux volets devait nous permettre de faire un rapide tour d'horizon afin d'évaluer la qualité des meilleurs vins du Médoc, à partir des meilleurs crus bourgeois, jusqu'à certains crus classés faisant partie de l'élite du bordelais.

Dans le premier volet, un cru historique comme Gruaud Larose devait défendre sa réputation face à un trio d'excellents crus bourgeois. Les résultats de ce volet ont démontré, une fois de plus, que le prix n'est pas un gage de qualité quand il s'agit de vin. Non seulement, le grand gagnant du volet a été le vin le moins cher, le Cambon La Pelouse, mais il faut aussi préciser que le vin le plus cher, le Gruaud Larose (vendu en primeur à plus de trois fois le prix du Cambon), s'est classé bon dernier. À souligner, la très bonne performance d'un cru bourgeois toujours très apprécié par les amateurs de Bordeaux, le Sociando Mallet, qui a terminé deuxième à 1 seul vote de la première place.

Dans le deuxième volet, nous avons eu droit à un quatuor de vins qui fournissaient des arguments très solides en faveur de la qualité de ce millésime. Des vins comme Palmer et Léoville Barton plaçaient la barre vraiment très haute, mais ni le Smith Haut Lafitte, ni le Pontet Canet n'ont eu trop de difficulté à suivre le pas. Le Palmer a remporté une victoire assez large, aidé surtout par sa grande exubérance et sa complexité. Toutefois, je suis de l'avis qu'autant de puissance sied mal avec ce que devrait être la nature d'un grand vin de Margaux. Personnellement, j'ai préféré le Léoville barton... les notes suivent!


 
1er volet


Verre no. 1 - Cambon La Pelouse      6 votes
Verre no. 2 - Sociando Mallet            5 votes
Verre no. 3 - D'Agassac                      3 votes
Verre no. 4 - Gruaud Larose              1 vote

 

Haut Médoc 2005, Château Cambon La Pelouse
Rubis-pourpre, très bonne saturation. Le nez offre des arômes de fruit noir acidulé, de fleurs des champs, de prune et de champignon, sur un fond de réglisse, le tout gagne des arômes de moka en évoluant dans le verre. La bouche est de corps moyen, assez serrée et légèrement astringente, d'une belle droiture, avec une bonne finale réglissée.
(*** ½ - jan./09 - Fed)

Haut Médoc 2005, Château Sociando Mallet
Rubis-pourpre, très bonne saturation. Beau nez, complexe, mûr, profond, minéral, avec un fruit de crème de bleuets, aux nuances florales et du cuir neuf. Bouche ample, veloutée, de belle matière, racée, aux tannins serrés, droit et fin, avec une belle finale réglissée. Une très belle réussite.
(**** - jan./09 - Fed)

Haut Médoc 2005, Château d'Agassac (SAQ 10653751 - 32,00$)
Rubis, très bonne saturation. Beau nez, mûr, profond, offrrant des arômes de cassis, de fruits macérés dans l'alcool, de réglisse et de boîte à tabac. La bouche est ample, dotée d'une belle mâche en milieu de palais, avec des tannins fermes, bien enrobés, des saveurs de tabac et de réglisse, qui persistent dans la bonne finale. Très réussi.
(*** ½ @ **** - jan./09 - Fed)

St. Julien 2005, Château Gruaud Larose
Grenat, profond, de très bonne saturation. Le premier nez offre tout de suite des arômes boisés, élégants et flatteurs, aux nuances de moka, sur un fond de fruit mûr. L'attaque est ample, veloutée, dotée d'un bon fruit de cassis, mûr, avec des tannins fermes qui apportent une certaine austérité en milieu de palais, anticipant la finale réglissée. Bien fait, mais dépourvu de la profondeur que devrait avoir un cru classé de ce rang.
(*** ½ - jan./09 - Fed)

 

2e volet

Verre no. 1 - Palmer                        7 votes
Verre no. 2 - Pontet Canet             2 votes
Verre no. 3 - Léoville Barton          3 votes
Verre no. 4 - Smith Haut Lafitte    3 votes

 

Margaux 2005, Château Palmer (SAQ 10654809 - 384,00$)
Pourpre, excellente saturation. Très beau nez, très complexe, fumé, floral, épicé, avec des arômes de chêne, de tabac et de menthol. La bouche est très puissante, épicée, boisée, avec des relents de menthol et de boîte à tabac, qui s'allongent dans la très longue finale chaleureuse. Un vin imposant, de grande profondeur, qui est certainement destiné à un avenir très prometteur mais qui, malheureusement, ressemble à tout sauf un Margaux.
(**** @ **** ½ - jan./09 - Fed)

Pauillac 2005, Château Pontet Canet
Un Pauillac extrêmement introverti! Le nez est obstinément fermé, laissant entrevoir un discret fond minéral, cuiré. La bouche est ample, massive, d'une grande matière, dense et parfaitement tissée, avec une structure ferme, de grande finesse. Profond et long, mais vraiment fermé et unidimensionnel pour le moment. Un Pauillac de grande facture avec lequel il faudra être très patients car il semble être bâti pour défier le temps. AM: 2022 @ 2045+
(**** @ **** ½ - jan./09 - Fed)

St. Julien 2005, Château Léoville Barton
Pourpre, excellente saturation. Beau nez, très classique mais d'une grande profondeur, avec des arômes de cuir doux, un boisé discret, des arômes de tabac et un parfum floral très complexe. La bouche est d'excellente matière, dense, soutenue par des tannins très fins et étroitement liés, avec des saveurs de prunes macérées dans l'alcool, de mûres, d'épices et de réglisse, avec un très longue finale aux relents minéraux. Superbe!
(**** ½ - jan./09 - Fed)

Pessac-Léognan 2005, Château Smith Haut Lafitte
Rubis-pourpre, excellente saturation. Beau nez, très flatteur, tout à fait fidèle au style qui caractérise ce vin depuis le milieu des années '90, avec des arômes boisés très raffinés, fumés, aux relents de moka, sur un fond de cassis et de mûres, profond et mûr, il gagnera sans doute en finesse avec le temps. La bouche est dense, veloutée, encore dotée d'une belle couche de gras de bébé, une matière glycérinée qui le rend très charmeur, le tout étant soutenu par une trame tannique serrée et de belle finesse, les saveurs de fruits noirs bien mûrs aboutissent en une finale minérale de très bonne longueur.
(**** @ **** ½ - jan./09 - Fed)

 

 

 

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